Interview avec Noureddine Rami et Rabah Issadi, porteparoles du " Collectif pour la Solidarité et la Défense des Détenus Politiques et d'Opinion Incarcérés en Algérie " qui vient de naître et dont voici les derniers paragraphes de la déclaration (Après un rappel historique sur la repression depuis l’indépendance confisquée de l’Algérie) :

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Malgré un consensus sur l’existence de la répression, sans précédent, de la part du pouvoir algérien, les victimes sont catégorisées selon leurs appartenances identitaires et politiques. Devrons nous reconnaitre aux tenants du régime algérien une forme de « géni »? La réponse est non. La problématique est dans notre incapacité à nuancer sur les perspectives des uns et des autres. Autrement dit, si nous refusons l’expression pacifique d’une opinion politique, nous ne devrions pas revendiquer l’avènement de la démocratie et l’état de droit. Dans ce cas, nous sommes déjà dans l’autoritarisme. La Kabylie, porte flambeau de la lutte pour la démocratie en Algérie, pendant des décennies, mais aussi porteuse de projets d’autonomie et d’indépendance pour son territoire, par une partie de ses enfants depuis 2001, est la cible prioritaire du régime algérien. Rivalisant de férocité avec le régime nazi, il est allé jusqu’à l’élaboration du projet macabre dit « opération zéro Kabyle ». Les exactions les plus abjectes sont commises en Kabylie, mais aussi dans d’autres régions d’Algérie.

Des centaines d’arrestations arbitraires sont opérées, sans aucune retenue. Beaucoup de militants ont subi des tortures physiques et morales, en plus des conditions d’incarcération inhumaines. Les familles des détenus vivent la souffrance des leurs et une détresse indescriptible, sans pouvoir leur venir en aide. La justice étant à la solde du régime militaire algérien, aucune forme de recours ne peut aboutir, sans le respect du calendrier tracé, par les tenants du pouvoir en Algérie. Le but ultime est de mettre les opposants les plus récalcitrants, à genou, pour convaincre les personnes réfractaires, à l’injustice du régime, de se soumettre à la « loi martiale ». La naissance de notre collectif se veut un apport supplémentaire aux efforts, courageux et généreux, de beaucoup de militantes et de militants, ainsi que des organisations politiques et de défense des droits humains. Son objectif est de porter les voix des détenus politiques et d’opinion incarcérés en Algérie, pour les faire sortir de l’isolement imposé par un régime cruel et sans scrupule.

Parmi ses objectifs figure, également, la solidarité avec les familles des détenus. Il se veut un cadre fédérateur et transpartisan pour toutes les militantes et tous les militants, épris de justice, qui veulent apporter leur soutien aux détenus politiques et d’opinion, sans égard à leurs appartenances politiques ou idéologiques. La seule motivation de ses membres est le rayonnement de la justice et des valeurs humaines, combattues par les dirigeants du régime militaire algérien, dans le seul objectif de se maintenir au pouvoir. PS. Nous lançons un appel à l’ensemble des personnes, éprises de justice, à renforcer nos rangs pour donner espoir à nos détenus et les membres de leurs familles, jusqu’au recouvrement total de leur liberté."