"Comme tout grand voyageur, et c’est une controverse, j’ai des idées préconçues sur un lieu, une région ou un pays que je crois connaître. Et le Népal n’échappe pas à ce syndrome de carte postale. Pour moi, le Népal c'était très haute montagne, Sherpas, temples, moulins à prières, villes et villages de hauteurs…

Mais ma curiosité me conduisit à l'extrême sud du pays, juste derrière le plus grand fleuve qui l’arrose, et là je découvrais une bande de terre au relief quasiment inexistant.

Ce mince bandeau qui longe tout le sud du Népal contredisait toutes les visions de perspectives verticales qui emplissaient mon esprit. Cet endroit en décalage avec le reste du pays s’appelle le Teraï. Une mosaïque de rizières émaillée de bosquets de manguiers, de cabanes de bambous et de villages blottis sous des palmiers épars. C’est dans cette région du Teraï occidental que vivent les Rana Tharu, une société plus qu’un peuple. Leur histoire avait éveillé ma curiosité et tous les récits que j'avais pu lire mettaient en avant leur matriarcat... "

Au travers de sa rencontre avec Ram Beti, jeune Rana Tharu de 19 ans, l’auteur sera amené à se poser des questions sur une partie de ce qu’il a pu lire au sujet de ce peuple encore peu connu que sont les Rana Tharu.